Top 10 2024: La martre d'Amérique

Félix Desrosiers
Top 10 2024: La martre d'Amérique

Aujourd'hui, je vous partage l'histoire derrière ma photo de martre prise début novembre. L'automne, j'aime bien aller passer quelques fins de semaine dans le parc de la Gaspésie afin de photographier les orignaux en rut. J'avais déjà fait deux petits road trips comme ça plus tôt cette saison-là, mais sans chance. Je sais que je suis passé près à quelques reprises d'en croiser lors de mes dernières visites, parce que je les entendais tout près de moi. Têtu comme je suis, je suis retourné tenter de photographier le roi des forêts pour une troisième fois.

C'était le premier matin de mon escapade en Gaspésie, et il venait de tomber une bordée de neige dans les montagnes. Au niveau du fleuve, il n'y avait aucune trace de blanc, mais plus je montais en altitude, plus ça devenait enneigé. Une fois dans le parc, il devait y avoir tombé un bon 15 cm et je commençais à m'inquiéter de la condition de la route secondaire que je devais emprunter pour me rendre à la montagne que j'avais en tête. Ma petite Hyundai Sonata ne fait vraiment pas le poids sur une route de terre pas déneigée et qui monte pas mal ! Naïf ou un peu trop optimiste, une fois rendu à l'entrée de la route en question, elle ne me semblait vraiment pas si pire. Quelqu'un était déjà passé avant moi et avait tapé une bonne partie de la neige. Il faut aussi mettre en contexte que j'avais dû réserver une chambre d'hôtel, me taper 2h45 de route pour y aller et que je m'étais levé à 5h, tout ça juste pour me rendre à ce spot-là. Ce n'était pas un peu de neige qui allait m'arrêter. Rendu à peu près à mi-chemin, le 15 cm était plutôt devenu 20-25 cm, et ma voiture commençait à forcer pas mal pour avancer. Je savais que plus j'allais m'approcher, pire ça allait être. C'est donc un peu peinard que j'ai dû faire face à l'inévitable : il fallait rebrousser chemin. Il y avait une autre randonnée beaucoup plus accessible et possiblement intéressante pour la photo, j'ai donc opté pour celle-ci.

Rendu aux trois quarts de la marche, il y avait beaucoup de traces de lièvres dans le chemin. En regardant autour dans l'espoir d'en trouver un à photographier, mon regard a croisé celui d'un sujet bien plus captivant : une jolie martre d'Amérique ! C'était ma première rencontre avec cette espèce, mais j'avais déjà lu comment s'était déroulée la rencontre d'autres photographes avec cette petite bête. En deux mots : rapide et imprévisible. Je devais donc absolument tirer le maximum de cette occasion le temps que ça durerait ; j'avais probablement quelques secondes seulement avant qu'elle prenne la fuite. À ma grande surprise, elle semblait plus curieuse qu'autre chose, et s'est mise à s'approcher de moi. Elle grimpait dans les arbres et sautait d'une branche à l'autre pour m'observer sous tous mes angles. C'était le meilleur scénario possible, j'en reviens toujours pas. Au total, j'ai passé environ une demi-heure avec le petit mustélidé, après quoi je suis parti afin de ne pas le déranger davantage.

Je n'aurais sûrement pas eu une aussi belle chance à l'endroit où j'avais prévu aller au départ. Les rencontres inattendues sont souvent les meilleures.

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Petit espion

Le moment où nos regards se sont croisés pour la première fois. Je croyais que ça allait être ma dernière photo de l'interaction, j'ai finalement pu en obtenir plus de 1000!

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La bête féroce

La petite martre grimpait aux branches pour mieux m'observer. J'adore les teintes d'orange dans sa fourrure, c'est tellement un bel animal.

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