Top 10 2024: Le retour de colosse
Félix DesrosiersShare

Dans mon article "Un matin avec les cerfs", je vous avais introduit à Colosse, un immense cerf de Virginie aux bois impressionnants. Et bien aujourd'hui, je fais suite à cette histoire avec le dénouement de la recherche de plusieurs mois qui aura suivi cette première rencontre avec le géant.
Quand j'ai eu mon premier appareil, ce sont les cerfs qui m'ont introduit à la photo de nature. L'abondance de ceux-ci au Bic et le fait qu'ils soient peu peureux les rendent un sujet intéressant pour quelqu'un qui débute la photo. Au fil des années, j'ai pris plusieurs centaines de photos de cerfs et j'ai appris à mieux comprendre leurs comportements. Les biches sont facilement approchables et abondantes, mais c'est une autre paire de manches avec les mâles. Quand on a la chance d'en croiser un, ils prennent la fuite très rapidement, ce qui rend donc les interactions avec eux encore plus spéciales quand on réussit à en avoir. En plus, de façon générale, plus un mâle est vieux et dominant, plus il est farouche. Je savais donc que ça allait être un bon défi de le photographier à nouveau, mais j'étais prêt à y mettre du temps et des efforts. Et ça en aura pris !
Trois mois et demi après l'avoir croisé pour la première fois, je suis de retour au même endroit. Depuis, je suis revenu ici presque toutes les semaines à sa recherche. J'ai pu le voir au loin, mais à chaque fois, impossible de m'en approcher. Le soleil n'est pas encore levé que je l'aperçois dans le sentier ! L’adrénaline dans le plafond, je me positionne stratégiquement et j’attends. Il finit par s’approcher. J’ai à peine le temps de le photographier qu’il file dans le bois. À ce moment-là, je pense que c’est terminé, mais il reste une petite lueur d’espoir. Une lueur assez grande pour que je me rende à l’endroit où je pense qu’il sortira, en courant à toute vitesse. Arrivé à l’endroit, je m’arme de patience et j’attends à nouveau. Après un bon quart d’heure, mon espoir est au plus bas, mais je suis quand même satisfait d’avoir pu l’apercevoir. Trois femelles broutent non loin, indifférentes à ma présence. Puis, soudainement, elles se mettent toutes à s’agiter, les oreilles dressées dans la même direction : Colosse sort enfin de sa cachette.
J’ai finalement pu passer un autre bon 15 minutes en sa compagnie, jusqu’à ce qu’il se tanne et reprenne son chemin dans le couvert trop dense pour le voir.
Une rencontre qui ne pouvait pas mieux se dérouler, et qui, en quelque sorte, met fin à un chapitre.