Top 10 2024: sur les traces du pékan

En mars dernier, pour me donner un peu de défi, je me suis lancé à la recherche du pékan. Photographier ce mustélidé en milieu naturel est un vrai challenge, car, étant nocturne, il est très difficile à apercevoir en plein jour. J'ai donc entrepris des recherches pour trouver un secteur où j'avais une chance de le croiser, et je suis passé en mode prospection. Dès ma première randonnée dans le secteur que je croyais propice, j'ai repéré plusieurs traces de pékan dans la neige ! Mais mes recherches sont restées à ce stade pendant un bon moment. Chaque matin où j'en avais l'occasion, je partais marcher 2 à 3 heures sur place, sans jamais apercevoir autre chose que de nouvelles empreintes. C'était frustrant, mais en même temps, à s'y attendre.

Plusieurs mois plus tard, alors que je cherchais une tanière de renard non loin de l'endroit où j'avais cherché les pékans, j'ai fait une charmante rencontre : une gélinotte huppée se trouvait sur le chemin. Son comportement était étrange. Bien qu'elle semblait stressée, elle s'approchait de mes pieds, comme si elle cherchait une certaine proximité. Je n'ai pas manqué l'occasion de la photographier, mais elle se tenait tellement près que j'arrivais difficilement à la mettre en focus ! J'ai passé un bon quart d'heure à essayer de capter son image, et, au moment de repartir, elle a commencé à me suivre. C'était incroyable. Les perdrix que j'avais croisées par le passé prenaient la fuite dès qu'elles m'apercevaient. Mais cette gélinotte, elle, me suivait comme un petit chien de poche, en émettant des petits gémissements bien bizarres.

Soudain, je remarque qu’elle s’est cachée derrière moi, se faisant aussi petite que possible. Je n'avais aucune idée de ce qui pouvait bien se passer. Et puis, tout à coup, une silhouette a surgi du bois, courant à toute vitesse devant moi. Avant même de réaliser ce que je voyais, mon réflexe a été de sortir mon appareil photo et de commencer à prendre des clichés. En regardant l'écran, j'ai compris ce qui se passait : un magnifique pékan venait de traverser le sentier. L'animal s'est arrêté un instant pour m'observer, puis a disparu rapidement dans le sous-bois. Je me suis dit que, tout comme moi, il devait se demander ce qu'il venait de voir… Peut-être étais-je le premier humain qu'il croisait !

C'est donc totalement par hasard, sans même être à la recherche du pékan, que j'ai finalement réussi à le photographier. Je suppose que ce sont les petits cris de la gélinotte qui ont attiré l'animal vers moi. Quant à savoir pourquoi la poulette m’a suivi ainsi, c’est un mystère. Peut-être l'avait-elle aperçu plus tôt et estimait-elle qu'en se cachant derrière moi, elle aurait plus de chances de s'en sortir. Personne ne saura jamais… Mais en tout cas, nous avons tous les deux tiré profit de cette rencontre !